Nous avons suivi la transhumance des nomades Kirghizes
à la frontière entre le Kirghizistan et la Chine, au coeur
du massif des Tien Shan (les Montagnes Célestes des Chinois), qui
culminent à plus de 7000 m.
NB : Ces photos ont été prises en mai, la météo y est donc beaucoup plus rigoureuse que durant les mois de juin à septembre auxquels vous voyagerez.
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L'équipe en provenance de France se composait de 3 membres de l'équipe TV, de Caroline (une cliente Randocheval tentée par l'aventure) et de moi-même.
J'ai pris ces photos alors que nous démontions la yourte installée
sur les pâturages de printemps de Makene, à Chirikti dans
la vallée d'At Bashi, pour commencer la transhumance vers les pâturages
d'été.
Elles permettent de bien visualiser la structure de la yourte.
La yourte est l'habitat traditionnel des nomades d'Asie Centrale.
Son architecture est une représentation symbolique de l'univers,
une réplique de la voute céleste qui accompagne le quotidien
des nomades, une construction basée sur le cercle, qu'aucun angle
ne vient briser.
A gauche : Marino (réalisateur), Laurent (responsable prise de son), Renaud (chef op.), Bonhomme (mon cheval), un Tchaban (cow-boy Kirghize) et moi.
Ci-dessous : Caro et Tolik (cuisinier).
A gauche : le doyen de la famille de Makene, garant du respect des traditions au sein de la famille, la grand-mère avec la coiffe traditionnelle des femmes âgées, Makene et Gérard (un Français installé au Kirghizistan qui coordonne nos randonnées sur place), la plus jeune fille de Makene.
Ci-dessous : l'épouse de Makene.
La yourte est composée d'une structure démontable en bois,
recouverte de couvertures de feutre, l'ensemble étant attaché
par des lanières tissées.
L'intérieur est décoré de nombreux tapis très
colorés, qui isolent les murs et le sol.
Chaque emplacement a un rôle défini : le feu est au centre,
la table basse où l'on mange également, juste derrière
le feu. La place d'honneur, destinée au chef de famille ou aux
invités, est au fond de la yourte, face à la porte.
Lors de notre voyage, quand nous étions au campement d'été, le poele a littéralement explosé en pleine nuit, créant une boule de feu dans la moitié du volume de la yourte, mais heureusement, personne n'a été blessé.
Au moment de quitter Chirikti, le temps s'est brusquement dégradé,
et un orage de grêle, accompagné d'un vent violent, nous
a frigorifiés sur place ! C'était à peine une heure
après le démontage de la yourte ci-dessus, qui s'était
déroulé sous un soleil radieux. La météo est
totalement imprévisible à cette altitude et à cette
période de l'année. Le temps peut changer très vite,
nous avons pu constater que certaines vallées sont de véritables
"usines à orages" !
Celui-ci a été l'occasion de tester les équipements
avant le grand départ...
Ce jeu est répandu dans toute l'Asie Centrale (il est appelé Bouzkachi en Ouzbekistan). Il reflète la rudesse des conditions de vie des nomades : deux équipes luttent à cheval pour porter la carcasse d'une chèvre préalablement égorgée dans les buts adverses ou à un endroit défini si chacun joue individuellement. Plus l'enjeu est important, plus la carcasse est lourde.
Chirikti est situé à l'entrée d'une gorge qui débouche
sur la vallée d'At Bashi. La famille de Makene passe une grande
partie de l'année sur ces pâturages, et les quitte en mai-juin
pour monter vers les Jaïloo, les pâturages d'altitude, pour
profiter de l'herbe verte qui y pousse l'été.
Chirikti est déjà à plus de 3000 m, et les effets
de l'altitude ont commencé à se faire sentir dès
les premiers jours.
A gauche au milieu : une vue d'ensemble du site où est
installé le campement, à proximité d'une rivière.
L'espace semble infini, seulement délimité par les courbes
des collines. Pas un arbre, pas un village à l'horizon.
A gauche en bas : la vie est rythmée par les déplacements des troupeaux. Le matin, les yaks sont descendus des hauteurs pour la traite, mais ils remontent aussitôt, recherchant l'altitude. Ils croisent alors les chevaux, qui vivent d'une manière quasi-sauvage, et qui viennent boire à la rivière.
Ci-dessous : les peaux de 2 loups tués il y a 3 mois aux abords de la yourte à Chirikti. Durant notre séjour, 2 poulains seront tués par les loups, et un poulain sera attaqué, mais défendu et sauvé par l'étalon qui défendait le troupeau.
Nous avons accompagné la famille de Makene, qui vit d'une manière
semi-nomade dans la région d'At Bashi (dont le nom signifie "Tête
de Cheval" en Kirghize) : il vit la plupart du temps dans une yourte
sur les plateaux, mais il a une maison dans laquelle il passe les mois
d'hiver (cette pratique a été imposée par les Soviétiques
qui n'aimaient pas le côté "incontrôlable"
du nomadisme). Il possède environ 300 bêtes, réparties
à peu près également entre chevaux, yaks et moutons.
Makene a perdu sa première femme, il s'est remarié et a
12 enfants.
Sa plus jeune fille a environ 5 ans et passe ses journées à
cheval.
Son plus jeune garçon, Ourouk Bek, a 12 ans et garde déjà
les troupeaux comme un vrai Tchaban, la malice en plus !!!
Ses grands garçons restent avec lui pour s'occuper des troupeaux
: l'un est responsable des yaks, l'autre des chevaux.
Leur mode de vie reste parfaitement traditionnel, nous étions quasiment les premiers occidentaux à venir dans cette région de la vallée d'At Bashi (pour atteindre leur pâturages d'été, il nous a même fallu une autorisation spéciale pour entrer dans la zone frontalière avec la Chine).
La rencontre a donc été riche en moments forts, en particulier lorsque nous visionnions, le soir dans la yourte, les images tournées dans la journée (photos ci-dessous).
Retour aux itinéraires de nos randonnées Kirghizie !